Delphine
Cet endroit me rappelle nos métros abandonnés sur Terre. je me souviens avoir entendu que c'était un des premiers moyens de locomotion utilisé ici.
Evidemment il a vite été abandonné pour ce que nous connaissons maintenant.
Delphine
J'ai le souffle court, voir erratique.
J'aurais voulu m'enfuir encore plus loin, m'enfoncer plus profondément dans ces souterrains, fuir les regards toujours plus insistants des passants.
Delphine
Rien ne me garantit qu'ils n'étaient pas tous des espions à la solde de Gidéon, voire d'INDRA.
J'aurais du m'en douter. Depuis l'hôpital, je suis intimement persuadée que quelque chose ne tourne pas rond ici. Tous ces éléments étranges se sont accumulés, aucun doute.
Delphine
Mes jambes ne répondent absolument plus. En fait, plus rien ne répond. Assise dans ce lieu sombre, j'essaye de ne pas céder face à la panique la plus totale.
Je sens que je suis en train d'échouer même si je ne sais pas vraiment contre quoi.
Delphine
Soudainement, les larmes coulent sur mes joues, je tente d'évacuer une pression trop pesante. J'étouffe, mon cœur bat plus vite que de raison et ma poitrine est comme prise dans un étau.
Delphine
Toujours la même rengaine. Et pourtant, Ma rage contre Gidéon est la seule chose qui semble me maintenir consciente.
Qui se cache derrière tout cela, quel est leur objectif et surtout que fait Gidéon avec eux?
Delphine
J'ai grandi à ses côtés, nous étions si proches. Comment a t-il pu me trahir?
A croire que je suis vraiment toute seule maintenant, si seulement j'étais restée sur Terre...
Delphine
Ils ne me lâcheront pas, et vu les moyens dont ils disposent, je n'ai aucune chance d'échapper à ce qu'ils ont prévu pour moi.
Que veulent-il faire de moi ? A quoi pourrais-je bien leur servir... ?
Delphine
Une nouvelle vague de panique me submerge. Je ne peux pas laisser ça arriver. Il faut que je trouve un moyen de donner un coup de pied dans la fourmilière.
Et qu'il soit fatal. Je frappe compulsivement dans une plaque de métal à côté de moi, le bruit de tôle résonne contre les murs avec force.
Delphine
Je ne peux crier de peur que l'on me repère, mais ça me permet d'expulser, en partie, cette force noire qui bouillonne en moi.
Delphine
Alors que je rumine mon plan, comme un mantra, je constate soudainement que je me suis mise à gratter ma main gauche.
Pile à l'endroit où nos puces sont implantées. Notre tracker personnel. Dont il faut que je me débarrasse...
Delphine
Cette puce ne m'appartient pas, elle n'est pas moi, c'est un corps étranger. Pourquoi ne pas avoir pensé le faire avant ?
Delphine
Je gratte de plus en plus fort, ma peau rougit intensément. Je ne ressens même plus de douleur, je me perds dans l'obscurité de ce métro.
Delphine
Gratter ne me suffit plus, je porte ma main à ma bouche et d'une surprenante assurance j'y plante violement les dents.
Delphine
La douleur est dense, horrible même. Je ne sais pas comment j'ai trouvé l'instinct d'agir de la sorte.
Histoire de limiter les dégâts, je déchire un bout de mes vêtements dans lequel j'enroule ma main.
Delphine
Je continue dans ces tunnels sombres, je ne tiens pas à retrouver Gidéon en sortant par la même issue. J'ai la tête qui tourne, je ne serai plus tracé par ma puce en tout cas.
Delphine
Là-bas, un léger rayon de lumière traverse les ténèbres. Peut-être que je pourrai ressortir.
Delphine
J'arrache les dernières pierres qui obstrue mon passage à l'aide de mon autre main. J'aperçois des bâtiments. Je m'extirpe de ce tombeau en y laissant un bout de vêtement au passage. Comme si cela ne suffisait pas, je me suis arraché la cuisse sur une barre de fer qui dépasse.
Delphine
Je suis dans une ruelle, seule. L'endroit ne semble pas très fréquenté. Des miliciens courent au loin, certainement à ma recherche.